8 mois… C’est le temps qui s’est écoulé depuis que les salles ont fermées. En ce début du mois de mai, nous/je commençons notre 8ème mois sans nous rendre réellement au travail, soit un peu plus de 210 jours off…
Ce temps peut paraitre long, et en même temps, certaines journées/semaines s’écoulent à une allure folle. Tant de temps que chaque réveil, est difficile, avec cette question qui revient souvent, ma vie a-t-elle un sens ? Et ces petits bonheurs auxquels je tente de me raccrocher le soleil, les jours plus longs et l’été qui arrive doucement, les rares moments en famille ou entre amis, prendre à manger à emporter très souvent, faire du vélo et admirer Lyon, prendre le temps de décorer mon petit cocon. Tant de chose que j’ai appris à faire et que j’ai pris le temps de faire. Bien que les jours se ressemblent beaucoup trop, parfois je me sens chanceuse d’avoir pu faire tout ce que je ne prenais pas le temps de faire auparavant, dans ce quotidien à 100 à l’heure, chanceuse de ne pas être stressée par le trafic et les bouchons, par le linge sale, par les courses non faites, par le boulot et la pression que l’on se met personnellement, mais encore plus chanceuse de cette envie de nouveautés, de projets… Souvent, je me dis que nous avons assez patienter, que nous avons pu prendre le temps de nous rendre compte, d’ouvrir les yeux sur notre quotidien. Bien qu’il nous ait plu et que, sans doute, nous l’aimons encore, nous l’avons peut-être (trop) laisser nous envahir. Mais ce temps que la vie nous a offert, depuis un an, et pour certains qu’elle nous offre encore, m’a permis de réfléchir et de prendre conscience que le quotidien que nous vivions, n’était peut-être pas celui qui nous correspondait au mieux. L’expression « la tête dans le guidon » prend alors tout son sens. Ne pas regarder autour de soi, ni même se regarder, tracer son chemin sans savoir pourquoi, et sans même se demander si ce quotidien qui, peut-être nous épanoui (ou non d’ailleurs), est vraiment celui dont nous avons besoin. Est-ce qu’on pense qu’il va nous permettre d’être complètement épanouie, ou bien, est-ce qu’on sait qu’il le sera ?
D’une part chanceuse d’avoir eu tout ce temps pour cette prise de conscience et d’une autre, je me demande parfois si l’envie de reprendre mon activité à 100% est plus forte, ou non, que l’envie de continuer cette slow life qui a du bon. Je suis partagée, entre les deux mon cœur balance… Finalement, cette vie est belle, le réveil ne sonne pas tous les matins et j’ai le quotidien d’une personne qui travaille un peu (principalement du coaching individuel à domicile et en extérieur) et dont les seules préoccupations (ou presque) sont de savoir quels exercices composeront ma séance de sport du jour et qu’est-ce que je vais bien pouvoir cuisiner à chaque repas. Alors qu’on a tous déjà rêvé, au moins une fois, de mener cette vie, lorsque c’est chose faite, elle ne nous convient plus. Éternels insatisfaits… C’est fou cette sensation et même cette réalité de ne jamais être contents de ce que nous avons/faisons. Impatiente de retrouver un rythme, une activité professionnelle plus comblée et une vie sociale plus épanouie mais aussi effrayée par cette charge mentale qui s’abattra à nouveau sur moi/nous quand la vie reprendra son court.
Alors merci la vie de nous avoir accordé ces mois de répit, de pause, et de m’avoir permis de prendre réellement conscience de tout un tas de choses, de la chance que nous avons d’avoir un toit, une famille, de quoi manger, « d’avoir un travail », de prendre conscience de ce qui est bon pour nous pour, enfin, réussir à placer notre/mon bien être au centre de nos/mes priorités. Merci, mais je pense que ça y est, j’ai/nous avons compris, le temps a été assez long pour se rendre compte de tout ça et je crois que c’est bon, nous pouvons vivre à nouveau. Oui, c’est ça, VIVRE avec tout ce que la vie nous a appris depuis 1 an. Parce que même si nous ne savons pas réellement ce que nous voulons et que quoi qu’il se passe nous ne serons jamais assez satisfaits, je crois que nous avons simplement besoin de vivre. Nous avons assez patienté, vivons !
M.

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